Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/372

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

conscience de se trouver soudain nez à nez avec la femme de chambre de Mlle Girard.

— Votre maîtresse ?

— Madame n’est pas là.

— Oh ! mon Dieu, mon Dieu !

Soupirant et gesticulant, il monta, sans y être invité, dans le cabinet de toilette. Il se précipita dans la chambre à coucher, revint, saisit un vaporisateur, et, en une élégance d’ours qui tiendrait un bouquet, il se mit à tourner autour de la chaise-longue. De temps en temps, il se vaporisait ; mais ses mains avaient un tel tremblotement que le jet parfumé aspergeait surtout son chapeau. La femme de chambre… tiens, tiens, pas mal, en somme, cette fille, avec un drôle de petit nez en pied de marmite, des yeux en trous de pipe, mais brillants comme des cassures de houille, et une bouche admirablement fraîche qui eût fait passer sur bien des choses. Comment ne l’avait-il pas encore remarquée !… La femme de chambre l’avait suivi, et elle devait avoir été privée, depuis plusieurs jours, de chair fraîche et active, car elle le guettait avec l’avidité sour-