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Chapitre Premier

L’APPEL DU CHIBOUGAMAU


Trois grands lacs : les lacs Mistassini, Chibougamau et aux Dorés bordent la vaste région minière de Chibougamau, située sur la ligne de partage des eaux, à trois cents milles, à vol d’oiseau, au nord de Montréal. De ce trio de mers intérieures, la plus magnifique porte le nom de Chibougamau.

Immense miroir d’eau cristalline, s’étendant du sud-ouest au nord-est, sur une longueur de vingt milles et une largeur de six. Il baigne les berges d’une infinité d’îles, pénètre dans des baies profondément découpées, puis ayant déversé ses eaux dans celles du lac aux Dorés, il se joint, vers l’ouest, à la rivière Nottaway et s’oriente ensuite vers le nord, pour se perdre enfin dans cette mer arctique qu’on nomme la baie d’Hudson.

Il est sans souillure à l’heure j’écris ces lignes, ne connaissant des hommes que des Indiens nomades et des prospecteurs solitaires ; ses rives ignorent les maisons, sauf un ancien poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson, maintenant en ruines.

Tantôt serein, tantôt rieur, tantôt sombre, tantôt tempétueux, grondant, démonté, toujours changeant, le lac de Chibougamau présente de grands périls au navigateur sans méfiance.

Ses eaux profondes, ainsi que ses hauts-fonds, recèlent la truite de grande taille, ainsi que le brochet, le doré, le poisson blanc. Ses rives caillouteuses et propres, sont couvertes de sapins, de pins, de bouleaux, de peupliers.