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Chapitre Cinquième

LE VIEUX MOULIN


Au cours de mes nombreuses randonnées entre Roberval et Saint-Félicien, j’ai souvent remarqué un vieux moulin situé sur la berge d’un torrent, à quelques centaines de pieds de la route. Souvent, j’ai arrêté mon auto pour l’examiner, car une de mes marottes, je devrais dire plutôt l’une de mes faiblesses, ce sont les vieux moulins. J’en ai inspecté des douzaines, toujours avec l’idée de les acheter et de les faire fonctionner.

Ce moulin-là était en briques et avait été érigé, me dit-on, il y a plus de quatre-vingts ans, lorsqu’une poignée de hardis pionniers étaient venus s’installer à Roberval. Longtemps avant la construction du chemin de fer.

Je m’informai auprès d’un agent d’immeubles, qui me dit : « Je crois que vous pourriez l’acquérir à bon compte, car il est abandonné depuis des années. Mais que voulez-vous en faire ? »

— Tout d’abord, dis-je, je veux le remettre en bon ordre, avec sa roue à aubes qui tournerait et l’eau qui volerait tout autour. Après quoi j’ouvrirais « Ye Olde Mill Lodge » (La vieille auberge du moulin). Les Américains adorent les choses de ce genre : sans compter qu’il doit y avoir du poisson dans le ruisseau ».

— Il y en a beaucoup, m’assura l’agent, qui n’en savait probablement pas plus que moi ; je vais m’enquérir du prix et vous téléphonerai demain.

Dès sept heures et demie le lendemain matin, après mon petit déjeuner j’étais en route pour le moulin. Comme