Aller au contenu

Page:Wilson - L'appel du Chibougamau, 1956.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
151
LE VIEUX MOULIN

« Ces expériences me fascinent, car l’élément surprise y joue un rôle considérable. Mon plus grand plaisir, c’est lorsque, je puis présenter à un prospecteur, avec un geste solennel, un certificat d’analyse, en lui annonçant qu’il a fait une découverte importante et que son dur labeur a été couronné de succès. »

Par un beau matin d’été, un camion d’apparence fatiguée apparut sur le site de la ville de Chibougamau : Douze étudiants français, tout récemment arrivés de Paris, en descendirent. Ils étaient d’une jeunesse enthousiaste : pour ces moins de vingt ans, le Chibougamau était « magnifique », « formidable », « épatant ». Ce ne sont pas eux qui, à l’instar de leur illustre prédécesseur Voltaire, auraient vendu à vil prix les « quelques arpents de neige » du Canada. Pour leur repas, les jeunes gens avaient acheté des biscuits et du fromage au petit magasin de « Scotty » Stevenson, devant la porte duquel étaient accroupis comme d’habitude, une vingtaine d’Indiens. Les voyageurs furent très intrigués par la présence des Peaux-Rouges et tentèrent de leur parler par signes. Lorsque je demandai à l’un des étudiants à quel endroit il avait mangé, il me répondit : « Au petit café des sauvages ».

C’est environ à cette époque que je revis un vieux renard, qui était président de la « Corporation minière de la fin du mois ; » Il m’avait vendu, il y a vingt ans, 5,000 actions de son entreprise.

Le lecteur a deviné que l’entreprise portait en réalité un autre nom : mais si je l’appelle ainsi, c’est que chaque fois que je demandais au Président quand commenceraient les opérations à sa fameuse mine, il répondait : « À la fin du mois ».

Et lorsque je demandais : « Quand creuserez-vous un puits ? » ou « Quand demanderez-vous à un géologue d’examiner la propriété ? » La réponse arrivait invariable-