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Page:Wilson - L'appel du Chibougamau, 1956.djvu/172

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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

juqu’à l’extrémité septentrionale de la baie Proulx. C’est là qu’était censé couler la source d’eau minérale qui m’avait amené au Chibougamau.

Sur les bords de cette baie-là, nous trouvâmes Percy Anderson et deux aides, de Royran Mining Co., construisant un « campe » sur la rive. Je leur demandai s’ils avaient trouvé de l’eau minérale aux environs et ils répondirent non. (La fichue source était peut-être tarie.) Le docteur Malouf désirait examiner les échantillons de Royran, sur le flanc d’une colline un mille plus loin. Il partit de ce côté, tandis que j’entreprenais un combat de boxe avec quelques mouches noires, poids moyen. (Elles remportèrent la décision.)

L’un des jeunes gens construisant la cabane était un grec né en Égypte ; il étudiait la géologie à l’Université McGill. Durant ses vacances d’été, il travaillait dans la brousse pour une entreprise minière, apprenant tout ce qu’on devait faire, à partir de l’équarrissage des troncs d’arbres jusqu’au délicat travail d’analyse. Il me déclara qu’il retournerait dans son pays après avoir reçu ses diplômes : « L’Égypte est riche en minéraux, dit-il ; et il n’y a pas de mouches noires ! »

— Non, mais vous avez pire : « Les Anglais » ! s’écria un ardent prospecteur irlandais qui venait d’apparaître. (Ses ancêtres étaient arrivés au Canada durant la « famine de pommes de terre » de 1847, alors que les habitants de l’île d’Émeraude se nourrissaient de tourbe et de whisky.)

Vers la fin d’août, un feu de forêt — probablement causé par la cigarette allumée d’un prospecteur ou d’un trappeur négligent — naquit dans la région du lac Mistassini, à une cinquantaine de milles de Rainbow Lodge. Le chef des garde-feux me raconta que les flammes avaient détruit une zone d’un mille de longueur sur trois-quarts de mille de largeur et qu’elles avaient été brusquement