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Page:Wilson - L'appel du Chibougamau, 1956.djvu/177

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LE VIEUX MOULIN

grande valeur que les miennes ; mais, comme l’a dit un grand personnage anglais : « Je ne connais pas de moelle plus précieuse que celle de mes vieux os ! »). Je possédais dix-huit claims (mille acres), juste sur « la bande des ananas » comme on dit. J’étais en règle avec le ministère des Mines du Québec, car j’avais exécuté des travaux considérables durant l’été et je bénéficiais d’un crédit accumulé de plus de 500 jours d’ouvrages, lesquels seraient appliqués à mon rapport statutaire pour l’année suivante. D’après la loi des mines du Québec, on doit accomplir annuellement 25 jours d’ouvrage sur chaque concession.

Je possédais aussi une propriété intéressante à la baie Dixon et une autre au Bras du Sud-Ouest, où était situé le camp O’Connell, les constructeurs de routes. Mes cinq concessions dans le comté de Dauversière étaient en plein dans « la rue des banquiers », comme on dit également ; leur valeur future est peut-être considérable. Je possédais aussi un lot et une construction dans la « ville », juste à un lancer de bouteille de gin de l’antre du bootlegger.

Rainbow Lodge, sur les rapides, faisait l’envie de tout Chibougamau. Ce pavillon très logeable était rempli de meubles de style « habitant », des tentures et de carpettes tissées à la main, selon les plus pures traditions de l’artisanat du Canada français. Des cartes géologiques aux couleurs de pastel ornaient les murs et il y avait deux douzaines de tire-bouchons dans la cuisine. En été, la cave était assez fraîche pour rendre la bière agréable en quarante minutes.

J’avais construit deux confortables cabanes en bois rond ; elles étaient meublées pour recevoir les invités du Club de pêche et de chasse du Chibougamau lequel, ainsi que je l’ai dit précédemment, j’avais organisé. Le ministère de la Chasse et de la Pêche du Québec lui avait fait une publicité formidable dans son guide sportif annuel. Déjà,