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Page:Wilson - L'appel du Chibougamau, 1956.djvu/19

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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

rées se recouvrent de verdure, le soleil brille dans la solitude et une grande tranquillité descend sur la région. Le Chibougamau est redevenu normal.

En 1945, le gouvernement du Québec commence la construction d’une route permanente de 150 milles, entre le village de Saint-Félicien et le Chibougamau. Cette amélioration importante, basée sur la croyance, toujours vivace que de grandes richesses minérales existent dans ce vaste territoire, ramène les mineurs et, dès 1949, la route à peu près terminée, les compagnies d’antan se reforment. On jalonne de nouveau les « daims » prometteurs et c’est alors que l’auteur se montre dans le tableau : c’est ici que commence mon aventure.

Un soir en lisant (dans mon appartement confortable de Montréal) le rapport d’Obalski, daté de 1907, je tombe sur le paragraphe suivant :

« M. F. G. Pauli, qui visita Chibougamau en 1906, a publié une jolie brochure, avec photographies et cartes, dans laquelle il donne une description intéressante de son voyage. Il mentionne une importante source d’eau minérale, dont il vante les propriétés médicinales. Elle est située vers le nord-est de la péninsule séparant le lac Aux Dorés du lac Chibougamau, près des chutes formées par la décharge de ce dernier. »

Une source importante d’eau minérale ! Une source dont on vante la valeur médicinale ! Ces deux phrases enflamment mon imagination. Je formai dans la nuit le projet de visiter le Chibougamau, de retrouver la source merveilleuse, d’exploiter ses eaux salutaires ! Voilà qui vraiment valait la peine. Pas le développement d’une mine laide et malpropre, mais la création d’une industrie similaire à celle de Spa, de Vichy, d’Évian, D’Aix-les-bains, de Bath ou de Baden-Baden en Europe, où des milliers de personnes souffrant des reins ou du foie vont