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Page:Wilson - L'appel du Chibougamau, 1956.djvu/24

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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

avait légué, qualités qui disparaissent hélas du reste du Canada français.

« L’industrie fondamentale de la région du lac Saint-Jean est la pulpe de bois et son produit direct, le papier à journal. Nos vastes forêts fournissent les arbres que nous coupons et transportons jusqu’aux cours d’eau pour les faire ensuite flotter jusqu’aux usines ou moulins à papier. Plus de cent wagons, chargés de rouleaux de papier et valant un quart de million de dollars, roulent quotidiennement vers New-York, Pittsburg, Chicago et autres grands centres. Quelle autre région du Canada pourrait se vanter d’exporter chaque jour pour deux cent cinquante mille dollars de produits ?

« Nous vivons surtout en exploitant nos fermes, en coupant du bois, en fabriquant de l’aluminium et en exportant des bleuets (myrtilles) sauvages ; cette dernière industrie étant la plus grosse de son genre au monde. S’il vous arrive de manger une tarte aux bleuets à Moronville, Pennsylvanie, ou à Piebald, Texas, il est probable qu’elle a été préparée avec les fruits du lac Saint-Jean.

« Nous avons peu de détails à fournir sur notre passé, sauf la croissance phénoménale de notre population et de nos industries. C’est sans doute pourquoi nous sommes heureux, n’ayant pas d’histoire. Il est vrai que nous sommes peu versés dans les arts, mais cela viendra, maintenant que le monde extérieur nous est devenu d’aspect facile. »

— Une ville, répondis-je qui nomme sa rue principale « Racine », en mémoire du grand poète français, ne saurait être tellement arriérée que cela dans les arts.

Le marchand de bois se mit à rire : « Cette rue, dit-il, fut appelée ainsi en l’honneur de monseigneur Racine, un évêque catholique qui vécut et mourut ici. »