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Page:Wilson - L'appel du Chibougamau, 1956.djvu/27

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L’APPEL DU CHIBOUGAMAU

de chasse et de pêche du Chibougamau, où un permis de circuler devient absolument obligatoire pour tous les voyageurs, sans exception. Le Ministère de la Chasse et de la Pêche du Québec publie la déclaration suivante au sujet de ce permis : « Ce permis est attribué gratuitement… et servira surtout à contrôler vos allées et venues, ainsi qu’à nous aider à vous retrouver, si vous vous perdez en forêt. Il vous rappellera aussi les précautions à prendre quand vous faites un feu en forêt pour vous chauffer ou cuire des aliments. En cas d’urgence (par exemple un incendie dans les bois) il sera interdit de faire du feu en dehors de votre camp. Si l’on vous demande de quitter la forêt, veuillez avoir l’indulgence de vous soumettre à ces instructions ». —

Quelle politesse, provenant sûrement de la plume d’un canadien-français bien éduqué. Un Canadien d’expression anglaise aurait peut-être rédigé cela de la manière suivante : … « Si l’on vous ordonne de sortir de la forêt — fichez le camp ! »

Me voici devant la barrière baissée et cadenassée. Je freine, la voiture sonne de la corne. D’une cabane, près de la route, surgit un gardien mince, alerte, aimable et souriant. Il paraît enchanté de me voir.

— « Vous allez… ? » questionne-t-il.

— Au Chibougamau.

— Par affaire ?

— Affaires de mines.

— Croyez-vous qu’il sortira quelque chose des terrains miniers du Chibougamau ? poursuit-il.

— Je ne crois pas que le gouvernement du Québec soit assez bête pour dépenser quatre millions de dollars sur une voie publique d’une longueur de 150 milles, si les indices certains de grandes richesses minières n’existaient pas là-bas.