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ASIE — CHINE — HONG KONG — JOHORE

L’île d’Hong-Kong, autrefois connue sous le nom de Kwan-tai-lou, forme partie du groupe des îles Ladrones, les îles des Voleurs, ainsi appelées parce qu’elles étaient autrefois des repaires de pirates et de brigands. La rivière Chu-Kiang, la Perle, se jette ici dans la mer.

Au dix-septième siècle, dans les derniers jours du règne des Mings, l’Angleterre, par l’intermédiaire de son Honorable Compagnie des Indes dont les opérations en Asie réjouissaient fort la Cour de Londres, fit des ouvertures amicales à la Chine. En échange de cette amitié, elle obtint des privilèges de commerce sur cette partie du territoire du Céleste Empire ; elle en obtint aussi du Japon, en 1613. Vers 1625, elle réussit à avoir un pied-à-terre à Tyman, sur la côte ouest de Formose ; puis, à Amoy, à l’embouchure de la rivière du Dragon. Elle tenta, en 1627, de se rendre le Portugal propice, afin de lui escamoter Macao, mais ses propositions ne reçurent pas d’abord un bien favorable accueil. L’Anglais ne se rebute pas facilement ; plus tard (1624), il réussissait à faire pénétrer un navire, le London, dans le port de Macao, à trente-six milles au sud d’Hong-Kong ; puis ses efforts se portèrent à cent milles à l’intérieur et le lion britannique mit enfin la patte sur Canton.

En toute justice, il faut noter que l’arrivée des Anglais changea pour le mieux la face des choses. Durant les deux siècles qui suivirent, le commerce fut très florissant et ces eaux, qui n’avaient connu jusque-là que les jonques des pirates, furent sillonnées par les voiliers de toutes les nations civilisées. Les villes se développèrent avec rapidité, Canton particulièrement, qui devint le grand marché de l’Orient, pour le thé, la soie, le satin, la broderie, l’ivoire et mille autres produits. L’Angleterre, pour protéger ses propres intérêts et ceux des autres pays qui faisaient affaires dans ces parages, insista, en 1841, pour avoir une assiette fixe, permanente. Elle réussit à se faire concéder le territoire actuel d’Hong-Kong. Son port fut proclamé : « Free port where all