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Saint-Vincent ne peut rivaliser. J’en veux un peu au soleil des tropiques.

Nous commençons par la visite du fort d’Agra, immense forteresse construite par Akbar, le troisième et le plus grand des empereurs mogols. Il couvre une superficie d’un mille et demi. Ses murs cyclopéens, élevés de quatre-vingts pieds, en pierre rouge, sont crénelés, percés de meurtrières et renforcés de bastions. Par la porte de Delhi nous pénétrons à l’intérieur, en voiture, en passant sur un pont-levis retenu par d’énormes chaînes à mailles géantes. Des soldats anglais et des Sikhs coiffés du turban rouge nous présentent les armes. Après avoir parcouru un assez long trajet, la voiture s’arrête au pied d’un chemin montant, pavé de larges dalles, qui conduit au sommet du fort où se trouve la fameuse salle, la Dewan-i-Am, salle où Akbar rendait la justice. On voit le trône de marbre sur lequel il rendait ses jugements. Cette cour, ouverte sur le ciel, est entourée d’un portique de trois rangées de colonnes richement ciselées ; c’est solennel, imposant.

De là, nous sommes conduits à la salle où Akbar donnait audience : superbe pièce en marbre blanc fouillé d’arabesques, de plantes, de fleurs, d’oiseaux, œuvres des plus grands maîtres du ciseau.

Un peu plus loin, à l’usage de ces dames du harem, le Palais de verre, dont les murs, les colonnes, les plafonds, resplendissent de l’éclat des décorations d’or, de pierreries et de mille et mille petits miroirs qui reflètent chacun séparément votre image à l’infini et vos moindres mouvements. Des jets de parfums des plus délicats remplissaient les bains de ce délicieux séjour où les belles filles réservées au plaisir du souverain, pouvaient contempler leurs charmes mille fois multipliés. L’endroit particulier réservé aux femmes s’appelle le Zenana. Dans les murs, de petites niches recevaient des lampions aux couleurs variées dont les lumières faisaient scintiller toutes ces pierreries et ces miroirs ; ce devait être féerique ! Il ne