Juifs sur les moyens à prendre pour faire mourir Jésus. À côté : la grotte des Apôtres où ils se réfugièrent durant la Passion ; aussi, Hakeldama, le champ du sang, où Judas vendit son Maître pour la somme que l’on sait.
Nous remontons la colline jusqu’au mur de la ville où nous pénétrons par la porte des Maugrebins.
En passant, nous allons de nouveau à la Muraille des Lamentations des Juifs, derrière les sales maisons des Maugrebins. Cette muraille est de cent cinquante pieds par cinquante-cinq de hauteur. Les neuf premier rangs des assises sont en blocs énormes posés à sec. Les Juifs pleurent, entre les crevasses et les interstices, les malheurs de Jérusalem et font des vœux pour le retour de la gloire de Sion, gloire dont les rayons semblent poindre depuis la victoire d’Allenby et le mouvement sioniste qui a pour but de réunir tous les Hébreux dans la Terre promise.
En parcourant les environs de l’hôtel, nous entrons, par aventure, sous un porche magnifique et dans un jardin où, au milieu de la verdure et des fleurs, se dresse le buste fier du cardinal Lavigerie, à côté d’une église romaine du quatrième siècle. Ce n’est rien moins que l’église Sainte-Anne, érigée sur la maison où la Vierge naquit. Nous descendons dans la maison dont on voit encore un pan de mur, qui est le roc. Dans le jardin est la Fontaine probatique, la fontaine où Jésus guérit le paralytique. Des pèlerins en remontent avec des bouteilles d’eau sous le bras. Il y a toujours des paralytiques, mais Jésus en chair et en os ne passe pas comme autrefois. Pour le voir, il faut les yeux de la foi et de la foi bien vive. Cette église est française et tenue par les Pères Blancs d’Afrique.
9 mai — De bonne heure, le matin, je me dirige au Saint-Sépulcre où nous faisons nos Pâques qui étaient restées… en chemin.
Les lieux saints sont déserts. Durant la guerre, peu, pour ne pas dire point de pèlerins sont venus. Les troubles actuels ne sont pas de nature à attirer les foules. Il y a à peine une dizaine de jours, il y a eu rixe, à la porte