la légende, quand Sainte-Sophie sera rendue au culte chrétien, cette porte se rouvrira et le prêtre reviendra achever sa messe interrompue… Mahomet le Conquérant consacra Sainte-Sophie au culte musulman. »
Dans l’enceinte de Sainte-Sophie se trouvent les turbés, tombeaux de Moustafa, d’ibrahim, de Sélim II, de ses femmes, de ses cinq filles, de dix-sept de ses fils étranglés à l’avènement de Mourad III, et de vingt et un fils et treize filles de ce dernier ; aussi le turbé de Mourad III, celui de Mehmed et de plusieurs princes.
Tout près, on descend dans le soubassement du palais de Constantin dont l’entrée donne sur la cour d’une maison particulière. Au bas de l’escalier une forêt, de trois cent trente-six colonnes de quarante pieds de hauteur, soutient la voûte sur laquelle sont bâties les maisons de la ville. Les socles de ces colonnes baignent dans un lac qui noie le pavé et où trois chaloupes circulent. Les bateliers attendent, au pied de l’escalier, pour nous offrir cette promenade d’un nouveau genre. Nous déclinons : il fait trop humide. De là, nous passons au Séraï, au Musée des Janissaires, à l’Hippodrome, à plusieurs mosquées et églises tant catholiques que grecques.
30 mai — Nous visitons les palais impériaux modernes, le Yildiz Kiosque ; le Palais des Étoiles, habité par le sultan Méhémet VI et ses quinze femmes. Il n’en a plus que quinze, le pauvre homme ! — les temps sont durs !!!
Promenade en automobile sur le Bosphore jusqu’à la mer Noire pour jouir du spectacle des châteaux féeriques érigés sur les rivages européens et asiatiques du fameux détroit, et des Eaux douces de l’Europe et de l’Asie. On appelle ainsi les belles vallées et les douces collines qui bordent le Bosphore et s’étendent, des deux côtés, jusqu’à la ligne de l’horizon. « C’est, — dit Théophile Gautier, — une vaste pelouse, veloutée d’un frais gazon, encadrée de frênes, de platanes et de sycomores, qui s’encombre, le vendredi, d’arabas et de talikas, et voit s’étendre sur des tapis de Smyrne les beautés paresseuses du harem.