Page:Wilson - Voyage autour du monde, 1923.djvu/473

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un éternel souvenir. Nous t’admirons, France, au jour de tes grands deuils lorsque tes femmes en noir, pleurant les fils qui ne sont plus, se consolent dans l’admirable pensée que c’est pour toi qu’ils sont morts.

« Nous t’acclamons, France, lorsqu’au soir des grandes batailles, au moment où sous le nombre tu sembles crouler, dressant magnifiquement, à Verdun, une jeunesse qui s’enroule dans les plis de ton drapeau, tu ajoutes une nouvelle page à ta glorieuse histoire, en prouvant que l’on peut bien te déchirer, t’affaiblir, mais que toujours ton âme émerge victorieuse et éternelle. »

M. Hanotaux, M. Dior, et le maréchal Fayolle félicitèrent chaleureusement MM. Roy et David et exprimèrent, en termes émus, les sentiments de reconnaissance de la France envers le Canada.

Voici en quels termes le Gaulois apprécie M. David : « Son discours, d’une rare éloquence que pourraient envier beaucoup de nos hommes politiques, a été salué par les plus vifs et les plus fréquents applaudissements, comme l’avait été celui de M. Roy, comme le furent les discours suivants de M. Hanotaux, de M. Dior et du maréchal Fayolle qui, de sa voix claire et vibrante, a dit qu’il était fier d’aller au Canada, à la tête de la mission, représenter la France qui n’a pas oublié ses enfants d’outre-Océan.

« Le maréchal Foch n’a pas parlé : il s’est borné à lever son verre à M. David, et cela disait tout. »

Nous ne pouvions quitter la France sans visiter les champs de bataille. Les uns nous disaient : Ne manquez pas d’aller à Verdun voir la Tranchée des baïonnettes. Elle est là, cette escouade de braves, saisis vifs par l’explosion d’une mine, ensevelis debout, l’arme au bras, au port d’attention, les baïonnettes seules perçant le sol. Leur linceul : l’uniforme du combat ; leur cercueil : le sol sacré de la Patrie pour la défense duquel on meurt ; leur tombeau : le champ de bataille, le champ de gloire. Ils sont prêts ; ils ont répondu au commandement : Debout les morts ! On croirait qu’ils vont, à l’instant,