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Chapitre II

NIKKO — LE FUDJIYAMA


Nikko — Kamakura — Enashima — Myianoshita — Ojikagu — « Big Hell » — Le lac Hakone — Gotamba — Le Fudjiyama.


8 novembre — La campagne que nous traversons est très pittoresque ; c’est l’époque de la récolte du riz, des légumes, des fruits. On voit encore beaucoup de kaki pendant aux branches ; c’est un fruit qui ressemble à la poire et à la prune ; il tient un peu des deux. Nous en avons continuellement sur la table. Les pommes sont excellentes ; elles rappellent nos fameuses.

Un peu partout le long des routes, on plante, en carrés réguliers, des paulownias, petits arbres dont l’écorce et la feuille rappellent le tilleul. Son bois sert à la fabrication des chaussures, les geta portées par tout le monde à quelque classe qu’on appartienne. Il est blanc, dur, léger et ne se fendille pas.

On reconnaît la boutique d’un cordonnier aux bûchers de petites planchettes empilées à sa porte. Ces planchettes se portent planes ; on ajoute à la semelle deux pièces transversales d’une hauteur qui varie de quelques lignes, selon le service auquel on les destine, soit pour le beau temps, soit pour la pluie ; pour la boue, les morceaux, posés transversalement, sont plus élevés, jusqu’à trois pouces. Il faut entendre claquer ces planchettes sur le pavé, dans les gares surtout, où le bruit devient assourdissant. La babouche en paille, en éclisse de bambou est aussi en usage. Cette chaussure économique tient aux pieds au moyen de deux cordons noirs, rouges ou bleus, qui passent entre le gros doigt du pied et le majeur. Ils sont fixés à la planchette ; de cette façon, on n’a qu’à retirer le pied et la chaussure est enlevée. Pour la remettre, enfilez simplement le pied entre les cordons, et allez ! Les