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Page:Witkowski, Nass - Le nu au théâtre depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, 1909.djvu/14

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le nu au théâtre

nuques savoureuses où viennent mourir les derniers frisons d’un chevelure artistement ondulée, des gorges naissantes, d’autres tout à fait nées, des bras ronds et blancs, à rendre jalouses les modèles de nos sculpteurs en renom : les femmes garnissent les loges, un peu pour voir, beaucoup pour être vues, admirées (fig. 7). Le spectacle


Fig. 4. — Les adieux, d’après Moreau le jeune.


est autant dans la salle que sur la scène. C’est le triomphe du décolletage, — et des bijoutiers.

Ainsi l’exige la mode, voire l’étiquette officielle, — ce en quoi elle a cette fois parfaitement raison. Foin des robes montantes, hypocrites et trompeuses, qui font la joie de celles qui n’ont rien à faire valoir et le désespoir des amateurs de belles formes. Aussi, combien Guillaume ii eût-il raison, quand il exprima le désir que tous les assistants fussent en toilette de soirée les jours où il honorerait l’Opéra berlinois de sa présence. Ayant aperçu, un de ces soirs de gala, quelques dames qui étaient en robe montante, il les fit inviter à quitter immédiatement le théâtre. Ces dames, de fort mauvaise