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Page:Witkowski, Nass - Le nu au théâtre depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, 1909.djvu/402

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LE NU AU THEATRE

Sarcey, le public riait à se tordre et le rire se prolongeait pendant que deux des amis de William, ayant trouvé Îles postiches, cherchaient à les lui fourrer sur la poitrine ; ils arrivent difficilement à placer la balle de gauche, mais celle de droite se refuse à entrer : « C’est son jour de sortie » dit William.

Les organes principaux et accessoires de la génétation, ainsi que leurs fonctions, sont souvent inscris à l’ordre du jour et du soir des Revues ; ce sont des numéros, ou mieux des gros numéros, d’un succès aussi facile qu’assuré. Les titres de certaines Revues ont un caractère mamillaire qui n’a d’ailleurs rien à voir avec la pièce, comme tous les titres de ces productions éphémères. Ainsi, nous avons eu : Pour qui votait-on ? jouée à la Cigale ; P…rrenez vos TI-TI ! Prenez vos Tickets, rappelant les tickets de l’Exposition : Paris complote, allusions à l’éclosion spontanée des « Ligues » ; esc.

Saint Romain et Cie, Revue locale de MM. Ernest Morel et André Dupuys, jouée au Théâtre-Français de Rouen, le 5 octobre 1900. — Un vieux roquentin libidineux, M. Barouet, risque ce couplet à double sens :

Pour ma santé, faut que j’m’épanche

Souvent dans des corsets nouveaux,
Car… car si J’ai la tête blanche,

J’ressembl’d’autant plus aux poireaux.

Celle comparaison lubrique, empruntée à Rabelais,avait été mise dans la bouche d’un vieux beau du Demi-monde ; elle fut supprimée à la première représentation, par crainte des protestations pudibondes de la salle, et aussi parce qu’elle n’appartenait pas à Dumas fils.

L’étoile de la Cigale, Jeanne Bloch, dont les « avantages » trop développés seraient pour d’autres des « inconvénients », sont, au contraire, pour elle des éléments de succès ; ils ajoutent au burlesque de son jeu et de ses grimaces. Aussi « forte en gueule » qu’en corsage, elle pousse naturellement des ul de poitrine, à faire oublier Duprez.

Un couplet des Marraines du siècle (juin 4901), de Froyez et de Gorsse, lui fournissait l’occasion de faire valoir sa voix et sa poitrine qui dominaient celles du chœur des Remplaçantes :

Air : Les Girondins.

Etalant nos poitrines puissantes

Aux regards les plus curieux.
C’est nous qui somm’s les remplaçantes
Que sur son sein prend Monsieur Brieux !.…
Nourrir pour la partie
C’est le sort le plus beau !

Le plus digne d’envie.