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PREMIÈRE PARTIE.

DE LA DISTRIBUTION DES ÉTOILES FIXES EN SYSTÈMES.


La Science de la constitution générale de l’Univers n’a fait aucun progrès remarquable depuis l’époque de Huygens. On n’en sait aujourd’hui que ce que l’on savait déjà à ce moment, à savoir que six planètes avec leurs satellites, qui accomplissent toutes leurs courses à peu près dans le même plan, ainsi que les nombreux globes cométaires qui étendent leurs queues dans toutes les directions, forment un système, dont le centre est le Soleil, vers lequel tombent tous ces astres, autour duquel ils tournent, et par qui tous sont éclairés et vivifiés ; que les étoiles fixes, comme autant de Soleils, sont les centres de semblables systèmes, dans lesquels tout doit être arrangé avec la même magnificence et le même ordre que dans le nôtre ; et qu’enfin l’espace indéfini fourmille de mondes, dont le nombre et la beauté sont en rapport avec la puissance sans limites de leur Créateur.

L’organisation systématique, que l’on admire dans la réunion des planètes autour de leur soleil, paraissait absente dans la multitude des étoiles fixes ; et il semblait que ces relations régulières, que l’on rencontre dans notre petit monde, n’étendaient pas leur empire jusqu’aux autres membres de l’Univers ; les étoiles fixes n’obéissaient à aucune loi qui pût limiter leurs positions les unes par rapport aux autres, et l’on regardait tout le ciel et tous les cieux des cieux comme remplis d’astres semés en désordre et sans but. En limitant sa curiosité au spectacle de ce désordre apparent, l’esprit humain n’a rien fait de plus que diminuer, tout en l’admirant, la grandeur de Celui qui s’est manifesté dans des œuvres si incompréhensiblement grandes.

Il était réservé à M. Wright de Durham, un Anglais, de faire un pas heureux vers la vérité, par une remarque dont il ne paraît