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FRENCH VERSE OF THE XVI CENTURY


CLÉMENT MAROT


ÉGLOGUE AU ROY
SOUBS LES NOMS DE PAN ET ROBIN


Un pastoureau, qui Robin s’appeloit,
Tout a par soy n’agueres s’en alloit
Parmy fousteaux ^ (arbres qui font umbrage),
Et la tout seul faisoit de grand courage^
Hault retentir les boys et Tair serain,
Chantant ainsi : « O Pan, dieusouverain,
Qui de garder ne fus one paresseux
Pares et brebis et les maistres d’iceux,
Et remects sus * tous gentilz pastoureaux
Quand ilz n’ont prez ne loges ne toreaux,
Je te supply (si one en ces bas estres
Daignas ouyr chansonnettes champestres),
Escoute un peu, de ton vert cabinet,
Le chant rural du petit Robinet.
Sur le printemps de ma jeunesse foUe,
Je ressemblois Tarondelle ^ qui voile
Puis fa, puis la : Taage me conduisoit,
Sans peur ne soing, oil le cueur me disoit.
En la forest (sans la craincte des loups)
Je m’en allois souvent cueillir le houx,
Pour faire gluz a prendre oyseaulx ramagcs, *
Tous diflercns de chantz et de plumages ;