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DE L’INSALUBRITÉ DES RÉSIDUS

pourraient suffire. Que l’on suppose, en effet, qu’il s’agisse de faire absorber par voie d’infiltration dans des terres drainées d’une étendue de 1 hectare 1000 hectolitres ou 100 mètres cubes de vinasses par jour, la couche de liquide que cette surface devra absorber en vingt-quatre heures n’aura qu’une épaisseur de 1 centimètre. Une surface plus grande serait nécessaire pour les usines les plus considérables. Sans vouloir trop préciser les choses, il est permis de penser que, dans ces cas, 3, peut-être 4 hectares devraient être affectés à la clarification des vinasses. Une pareille étendue comprendrait une masse de 45,000 à 60,000 mètres cubes de terre argileuse propre à l’absorption, en supposant que les drains soient placés à 1 mètre 50 centimètres de profondeur.

Ces terrains, préalablement nivelés avec soin, pourraient au besoin être entourés d’une petite digue propre à empêcher les fuites latérales. Peut-être serait-il utile de les diviser en un certain nombre de compartiments dont chacun recevrait à son tour les vinasses écoulées en vingt-quatre heures. Après avoir reçu ces vinasses, le compartiment chargé serait pour ainsi dire abandonné au repos pendant quelques jours avant d’en recevoir une nouvelle quantité. Dans cet intervalle, la filtration pourrait s’effectuer complétement et les terres auraient le temps de s’égoutter et de se dessécher jusqu’à un certain point. Du reste, cette distribution fractionnée assurerait la répartition uniforme des vinasses sur toute la surface du terrain, en remédiant aux inconvénients qui résulteraient d’un défaut de nivellement et d’infiltrations trop abondantes sur les parties déclives. Il est important de faire remarquer ici que la clarification serait incomplète si l’on n’apportait le plus grand soin au tassement des terres accumulées sur les drains. En effet, s’il restait des vides dans les tranchées, les vinasses se seraient bientôt frayé, dans ces espaces trop perméables, des voies assez larges pour rendre la filtration imparfaite.