Aller au contenu

Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

docteur Martins prétend n’y voir qu’un travail de l’automatisme moteur et intellectuel du jeune homme, mais alors comment expliquer la science profonde de l’ancien égyptien qui s’y révèle dès le premier mot ? Ce manuscrit a été commencé à Charing Abbey, à un moment où Rogers ignorait certainement la langue égyptienne. Le docteur Martins ne résout pas le problème qui demeure sans explication satisfaisante, au moins pour ceux auxquels l’hypothèse d’une collaboration effective de Nefert-thi semble inadmissible.


XI

RIVALITÉ DE NEFERT-THI ET D’EFFIE DERMOTT


Je n’aurais pas voulu mêler à cette grave histoire des futilités indignes des lecteurs sérieux et réfléchis auxquels je m’adresse ; la psychologie des jeunes filles amoureuses n’a évidemment aucun attrait pour eux. Je m’excuse donc de la digression que je suis contraint de faire.

Après sa mésaventure de Charing Abbey, Effie n’avait pas cherché à revoir son cousin. Mais le lendemain du jour où parut un article de Pearson’s Magazine, mentionnant l’acquisition du Lexicon pour la somme de 500 livres, miss Dermott se hâta d’aller rendre visite à la mère de Rogers, qui l’invita à dîner pour le dimanche soir. Ce jour-là, le Rév. Amos Dermott prêchait à Manchester.

Effie était assise entre sa tante et son cousin ; je dois avouer qu’elle se montra fort coquette, ce qui n’était pas son habitude. Elle portait une robe Directoire vert foncé, qui contrastait agréablement avec la blancheur de son teint, et l’azur de ses yeux.

Elle avait mis un ruban violet dans ses cheveux blonds, ce qui en faisait ressortir la jolie couleur dorée.

Je ne raconterai pas en détail la conversation des jeunes gens, ce serait tout à fait inutile ; ils commencèrent par causer du temps, et parlèrent ensuite de leur santé.