Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/120

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phosphorescente. Elle éclairait une jeune femme au teint ambré, aux longs yeux noirs.

— La momie ! la momie ! cria Effie en ouvrant la porte pour s’enfuir.

— Satan, arrière ! Arrière ! hurlait Amos, surexcité.

— Pur Jupiter ! la bohémienne qui m’a roulé ! s’exclama Martins.

Et le docteur se jeta sur la jeune femme pour la saisir. Mais les trois visiteurs se sentirent poussés par une force invisible, par des mains irrésistibles, et ils reculèrent. Ils franchirent le seuil, ils se trouvèrent hors de l’appartement de Rogers, dont la porte se referma avec un bruit terrible.

— Quelle impudente fraude !

— Ne parlez pas de fraude, docteur Martins, nous avons vu le démon en personne !

— Allons-nous-en, papa, dit Effie. J’ai réellement peur maintenant.

— Soit, partons, ma fille ! Ces émotions vous font mal. Nous reviendrons seuls, docteur Martins.

— Avec plaisir, monsieur. Mais il faut prévenir Mrs. Rogers de l’état de son fils.

— Oui, il le faut.


XII

LES HOSTILITÉS REPRENNENT
DÉBUT DE L’INITIATION DE ROGERS


Tel fut le résultat de la pieuse, mais inopportune intervention du Rév. Amos Dermott. Elle eut les conséquences les plus imprévues, et tourna au désavantage complet du clergyman. Sous l’influence d’une cause mystérieuse, l’hallucination de Rogers fut réveillée ; Nefert-thi lui apparut dans sa splendide beauté. Depuis lors les illusions qui avaient charmé ses soirées à Charing-Abbey lui furent rendues : l’image d’Effie s’effaça devant la radieuse figure de Nefert-thi.

La princesse ne rentra pas sans peine en possession de son amoureux ; leur bonheur devait être mêlé de cuisants soucis ! Hélas ! le bonheur est une denrée qui s’achète com-