Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/260

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Aux appels d’Edward, un fanal à acétylène s’était allumé sur la dahabieh et une embarcation de secours venait d’être mise à l’eau. Les rayons du phare parcoururent la rivière et s’arrêtèrent sur le groupe que formaient Rogers et Magda.

La barque se dirigea vers eux, tandis que des Arabes accouraient sur la berge.

Et dans la lumière crue du fanal, l’Anglais put contempler les traits immobiles de sa victime. De grosses larmes coulèrent de ses yeux, il connut les affres du remords.

Cette dahabieh avait pour hôte un milliardaire américain. Un médecin se trouvait à bord, on alla le chercher.

Il essaya, mais inutilement, de ranimer Magda ; ni la traction rythmée de la langue, ni les mouvements combinés de la poitrine et des bras, ni l’aspiration des mucosités que pratiqua Rogers, ni l’insufflation subséquente d’air ne produisirent de résultats.

— Elle est morte, dit le docteur… il n’y a rien à faire.

Rogers ne voulut laisser à personne le soin de rapporter à M. Roberty le cadavre de sa chère enfant.

Des Arabes allèrent prévenir le savant dont la douleur fut navrante. Edward, après avoir déposé la jeune fille sur son lit, laissa M. Roberty la veiller en compagnie du médecin.

Il s’enferma dans sa chambre et se jeta