Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/45

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Ils y coururent, et après un moment d’hésitation, Jones ouvrit la porte. Au même instant un vent violent sembla souffler et quelque chose de vaporeux passa au milieu des domestiques en les bousculant.

C’en était trop ! ils reculèrent, s’enfuirent en désordre, se précipitèrent dans l’escalier et dégringolèrent à toute, vitesse.

Le reste de la nuit fut des plus troublés. On eût dit la vaste demeure peuplée de gens qui sanglotaient éperdument. À deux heures du matin, le vacarme était tel que lord Charing sonna.

Jones lui raconta l’événement. Lord Charing haussa les épaules.

— Venez avec moi jusqu’à la chambre de Rogers.

— Oui, mylord, répondit Jones qui, malgré sa bravoure ordinaire, claquait des dents à l’idée de rencontrer le prince des ténèbres.

À mesure qu’ils se rapprochaient de la chambre de Rogers, lord Charing distinguait plus nettement la nature du bruit qui l’avait réveillé. C’étaient des lamentations, de véritables hurlements de douleur, un vacarme effroyable.

Lord Charing ouvrit brusquement la porte, le bruit cessa, mais aussitôt il sentit un fort souffle sur son visage et une forme blanche passa près de lui. Il essaya de la saisir, car il était doué d’une force considérable, mais son poing se referma sur le vide. La forme blanche était impalpable.

Le comte ne fit aucune observation ; il s’installa dans la chambre de Rogers, et renvoya ses gens. Le reste de la nuit se passa sans nouvel incident.

Après déjeuner, il emmena dans son ca-