Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/51

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Martins a perdu connaissance ; on le ranime. Il se plaint de courbatures, il a les yeux pochés. On a dû le rosser d’importance.

Il n’éprouve qu’un sentiment, celui d’une fureur extrême. Il est convaincu d’avoir été victime de quelque imposteur. C’est vainement que lord Charing l’invite à raisonner, l’entêté médecin ne veut rien entendre.

— La brute ! s’écrie-t-il à chaque instant. La sale brute ! Comment l’ai-je manquée ?

Aux regards du clergyman, les faits sont patents : ils ont été produits par l’intervention du malin. Il n’y a qu’un moyen de les combattre : la prière et les cérémonies religieuses.

Quant à lord Charing, il ne sait que penser.

Bientôt une incompréhensible malechance s’abattit sur Charing-Abbey.

Le comte avait un bétail splendide, composé d’animaux de la plus pure espèce. C’étaient des vaches de Durham, des moutons mérinos d’Espagne, des porcs du Yorkshire. Ses plus belles bêtes périrent subitement du 13 au 17 octobre. Le vétérinaire ne put deviner la cause de leur mort.

Le 17, un grand vase de Chine, de la famille verte, et dont le pareil n’existait dans aucune collection européenne, fut trouvé brisé ; cette perte affligea beaucoup lord Charing, qui était très fier de sa collection de porcelaines.

En même temps, la maladie et les accidents les plus imprévus sévirent sur les habitants de l’abbaye. Deux valets de chambre, Kelly, le cocher, et un mécanicien furent atteints d’une grippe infectieuse.

Le 16, lady Charing eut une syncope gra-