Page:Wyzewa - Beethoven et Wagner, 1898.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

plus instructives. Car M. Chamberlain a beau nous démontrer que Parsifal a été conçu presque en même temps que l’Anneau du Nibelung et que Tristan et Isolde : nous persistons à penser que Parsifal n’aurait pas été tel qu’il est si Wagner ne l’avait point écrit après ses autres drames ; et de même Tristan, et les Maîtres Chanteurs nous paraissent bien correspondre à des moments précis de la vie de Wagner. La date où ils ont été conçus est assurément importante à savoir : mais nous sentons que leur vrai caractère consiste moins encore dans leur sujet et leur plan que dans la forme spéciale dont Wagner les a revêtus : et cette forme est le produit de circonstances spéciales, que nous aimerions à connaître.

Mais il est temps que, cessant de demander au livre de M. Chamberlain des détails que ses limites mêmes lui interdisent de nous fournir, nous essayions plutôt de noter quelques-uns des renseignements précieux dont il est rempli.

Nous y voyons d’abord comment Wagner est, en quelque sorte, né pour le théâtre. Son père, Frédéric Wagner, aimait le théâtre d’un amour si passionné que, ne pouvant renoncer lui-même aux fonctions qu’il occupait près du tribunal civil de Leipzig, il engageait tous ses amis à