Page:Wyzewa - Beethoven et Wagner, 1898.djvu/166

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miracle qiii’I’avait frappé. Il a quitté ses parents, ses amis de jeunesse, et la philologie même, où jusqu’alors il s’était consacré. Il s’est installé à Bajreuth, dans une maison attenante à la maison de Wagner. Il s’est fait son fidèle compagnon, supportant avec une égale piété ses bonnes humeurs et ses mauvaises. C’est lui qui s’est chargé de mettre en pratique les théories végétariennes du maître, qui, comme l’on sait, déclarait avoir aperçu trop tard la vérité du végétarisme pour pouvoir se déshabituer personnellement de manger de la viande. Et lorsque le Maître est mort, en 1883, M. de Wolzogen a continué de demeurer à Bayreuth. Il y demeure encore aujourd’hui. Mme Wagner et sa famille ont elles-mêmes fini par trouver trop ennuyeux, aux durs mois de l’hiver, le séjour de la petite ville franconienne. Seul M. de Wolzogen s’obstine à n’en point sortir ; il est si absorbé par le culte de son Sauveur qu’il n’a même pas cherché à se faire nommer conseiller municipal. Et quand viennent les solennelles fêtes, il ne manque pas une seule des représentations ; une dévote se fatiguerait plus vite d’entendre la messe que M. de Wolzogen d’entendre Parsifal,