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Page:Wyzewa - Beethoven et Wagner, 1898.djvu/82

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II


UN ÉPISODE DE LA VIEILLESSE
DE BEETHOVEN


LES RÉPÉTITIONS DE LA SYMPHONIE AVEC CHŒURS
(1824)


Lorsque, aux heures de rêverie, je cherche à ine représenter quel fut le plus grand parmi tous les grands hommes, c’est toujours la haute, la puissante, la souveraine figure du musicien Beethoven qui se dresse devant moi, baignée de cette lumière surnaturelle qui flotte autour de la figure des anges et des saints dans les vieux tableaux allemands. Peut-être est-ce que, de tous les grands hommes, Beethoven est celui que j’aime le mieux, celui dont les œuvres me touchent et me charment le plus profondément. Mais peut-être aussi a-t-il vraiment été plus qu’un homme. Ceux-là même à qui il ne plaît pas éprouvent en sa présence un respect mêlé de quelque frayeur : ils le sentent au-dessus d’eux, et c’est sa grandeur qui les écarte de lui.

Il est si grand, en effet, que toute définition