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Page:Wyzewa - Nos maîtres, 1895.djvu/103

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I
NOTES SUR LŒUVRE POÉTIQUE
DE M. MALLARMÉ
(La Vogue, 5 et 12 juillet 1886)


… Étonné de n’avoir pas senti, cette fois encore, le même genre d’impression que mes semblables.
(S. Mallarmé, Le Spectacle interrompu.)

Parisiens amis, vous connaissez tous un poète bizarre qui, depuis dix, vingt ans, depuis toujours, publie périodiquement, en des feuilles obscures, certains vers incompréhensibles, sous ce nom — évidemment un pseudonyme : — Stéphane Mallarmé. Vous avez retenu quelques-uns de ses vers, qui, lus dans tous les sens, vous demeurent mystérieux ; vous les récitez au dessert, dans vos maisons, lorsqu’on vous demande un monologue. Vous savez qu’il a un rival : Adoré Floupette, et une école d’imitateurs, comme lui wagnérolâtres et pessimistes : les jeunes poètes décadents. Et c’est encore maints critiques subtils vous invitant à cette question, cible de vos conjectures : M. Mallarmé est-il un fou, ou un mystificateur ?