posé, la lutte et le triomphe, se font par l’adaptation des organes aux milieux, et aux fonctions vitales qui résultent de ces milieux. Dans l’Eau de Jouvence. Prospero, après qu’il a comparé la nature à un aveugle semeur, montre le progrès réalisé par la modification des organes. Les circonstances oii nous vivons nous donnent des besoins spéciaux ; et l’habitude de ces besoins donne à nos organes une disposition spéciale.
M. Renan a, sous une forme dogmatique, résumé cette théorie évolutionniste dans sa Lettre à M. Berthelot. « Dans l’ordre de la réalité, dit-il, nous voyons un développement échelonné selon le temps, et dans lequel nous distinguons : 1o une période atomique ; 2o une période moléculaire où la matière a déjà des groupements distincts ; 3o une période solaire ; 4o une période planétaire ; 5o une période terrestre, dont l’histoire nous est donnée, successivement, par la géologie, la botanique et la physiologie ; 6o une période d’humanité rudimentaire ; 7o enfin, la période historique actuelle. »
Et voici réunies les lois de l’évolution : « L’être mapparait comme un compromis entre des conditions opposées, comme une équation qui, dans la plupart des hypothèses, donne des solutions négatives ou imaginaires, mais qui, dans certains cas, en donne de réelles : comme un van qui laisse passer ce qui a droit de vivre, c’est-à-dire ce qui est harmonieux (apte à s’accommoder avec les milieux). Mille espèces ont existé, ou tendu à exister, qui n’existent plus. Les unes n’ont duré qu’un