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Page:Wyzewa - Nos maîtres, 1895.djvu/313

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LA SCIENCE

Quand je dis que les cas rapportés par M. Stead sont dûment avérés, ce n’est pas tout à fait exact. La vérité est même que tous, avec leurs preuves, contre-épreuves, etc., présentent une petite fêlure, un point par où peut s’introduire l’hypothèse d’une illusion, ou d’une mystification. Mais cette fêlure se resserre à mesure que s’accroît le nombre des cas signalés. Prise à part, pas une seule de ces histoires n’est probante : mais il y en a tant, et toutes entourées de circonstances pareilles, que l’on ne peut s’empêcher, à la fin, d’être pour ainsi dire convaincu.

« Il y a plus de choses au ciel et sur la terre que n’en explique notre philosophie » : cette fameuse phrase de Shakespeare a été répétée à M. Stead par presque toutes les personnes qui lui ont envoyé des documents pour son recueil : et la lecture de son recueil ne laisse pas d’en faire mieux apprécier la justesse.

Et la conclusion qu’en tire M. Stead, et que chacun de ses correspondants en tire avec lui, c’est que, puisqu’il y a des choses qui ne sont pas encore entrées dans notre philosophie, il importe de les v faire entrer au plus vite, de façon qu’ensuite il n’y manque plus rien. Après avoir mis son mérite, pendant des siècles, à nier le surnaturel, la science s’occupe aujourd’hui, dans l’Europe entière, à le classer, et à l’orner de ces étiquettes qu’elle appelle des lois.