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Page:Xénophon - Œuvres complètes, éd. Talbot, tome 2.djvu/260

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hâte-toi lentement. Il est bon aussi que quelques-uns des plus dispos et des plus robustes demeurent quelquefois derrière, pour entraîner les autres : l’aile une fois passée, c’est un stimulant pour tout le monde de voir courir auprès de soi quand on marche. » Chrysantas, après avoir entendu ces recommandations, tout fier de la mission de Cyrus, prend des guides, sort, donne les ordres nécessaires à ceux qui doivent le suivre, et va se reposer. Quand ils ont dormi le temps convenable, ils s’avancent vers les montagnes. Cyrus, au point du jour, envoie un messager à l’Arménien avec mission de lui dire : « Arménien, Cyrus te prie de t’arranger de manière à lui amener au plus vite le tribut et l’armée. Et s’il te demande où je suis, dis-lui la vérité : que je suis sur les frontières. S’il te demande si je viens en personne, dis-lui la vérité : que tu n’en sais rien. S’il s’informe combien nous sommes, dis-lui d’envoyer quelqu’un s’en assurer. »

Le messager ainsi stylé, Cyrus l’envoie avec la pensée qu’il était plus amical d’agir ainsi que d’entrer sans avis préalable. Lui-même, après avoir assuré tout au mieux pour la route et pour le combat, s’il était nécessaire, se met en campagne. Il fait défendre à ses soldats de commettre aucun dégât ; et, si l’on rencontre quelque Arménien, de l’engager à avoir confiance, et à venir sans crainte vendre des vivres, partout où l’on serait, s’ils désiraient faire acheter de quoi manger ou de quoi boire.


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