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MÉMOIRES DE HIOUEN-THSANG, L. III.

nant, tous les douze ans, le pays est affligé une fois par les désastres de l’eau blanche.

A environ trente li, au sud-ouest de la source du dragon ‘O-po-lo-îo (Apalâla), sur un grand roc du rivage septentrional du fleuve (Çoubhavastou), on voit les traces des pieds de Jou-laï (du Tathâgata). Suivant le degré de la vertu de chaque homme, elles paraissent longues ou courtes. Ce sont les traces qu’y laissa Jou-laï (le Tathâgata), avant de partir, lorsqu’il eut dompté ce dragon. Dans la suite, les hommes amassèrent des pierres sur ce roc et y construisirent une maison. On y accourt de tous côtés, et on offre des fleurs et des parfums.

En descendant le fleuve, à trente il de là, on arrive à une pierre sur laquelle Jou-lat (le Tathâgata) lava ses vêtements. On y voit les raies de l’étoffe de sou Kiacha (Kachâya), qui sont aussi visibles que si elles avaient été gravées.

A environ quatre cents li au sud de la ville de Moung-kie-li (Moungali), on arrive au mont Hi-lo (Hila). Les eaux de la vallée se partagent à l’ouest, et remontent ensuite du côté de l’est. Des fleurs variées tapissent les bords des torrents, et des arbres à fruits d’espèces rares garnissent les bords de la montagne. Ici, l’on voit des sommets escarpés et des cavernes profondes ; là, des torrents qui serpentent â travers la vallée. Tantôt, on entend des clameurs, tantôt les sons d’une musique harmonieuse. Il y a des pierres carrées semblables à des couchettes, et qu’on croirait taillées de main d’homme.