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VOYAGES DES PÈLERINS BOUDDHISTES.

il s’est mis sous la dépendance du royaume de Kia-chi-mi-lo (Cachemire). Ce pays est renommé pour sa fertilité, et donne de riches moissons. Il est arrosé par une multitude de sources et de cours d’eau ; les fleurs et les fruits y abondent. Le climat est tempéré, les hommes sont d’un caractère vif et intrépide ; ils estiment et révèrent les trois Précieux. Il y a un grand nombre de couvents, mais ils sont la plupart déserts. On n’y voit qu’un petit nombre de religieux qui tous étudient la doctrine du grand Véhicule.

À environ soixante et dix li au nord-ouest de la capitale, on voit l’étang du roi-dragon I-lo-po-to-lo (Êlâpatra). Il a une centaine de pas de circonférence ; ses eaux sont pures el limpides ; des lotus de différentes couleurs ornent ses bords de leurs teintes brillantes et variées. Ce dragon élait un Pi-tsoa (Bhikchou) qui, du temps de Kia-ye-fo (Kâçyapa Bouddha), avait détruit l’arbre I-lo-po-to-lo (Êlâpatra). C’est pourquoi, lorsque les habitants de ce pays veulent demander de la pluie ou du beau temps, ils se rendent avec des Cha-men (Çramanas) au bord de l’étang, font claquer leurs doigts, et invoquent le dragon d’une voix douce. Sur-le-champ, ils obtiennent l’objet de leurs vœux.

Après avoir fait environ trente li, au sud-est de l’étang du dragon, il entra dans les gorges de deux montagnes, et vit un Stoûpa qui avail été construit par le roi Wou-yeou (Açoka). Il avait environ cent pieds de hauteur. Chi-kia-jou-lat (Çâkya Tathâgata) avait prédit qu’à l’époque où le futur Mâitrêya paraîtrait dans le