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PRÉFACE DU SI-YU-KI[1].




AVIS AU LECTEUR[2].


Un auteur chinois écrit rarement la préface de son ouvrage. Pour se dispenser de parler de lui-même, il aime mieux confier le soin de sa réputation à un ami dévoué, ou à un grand personnage dont l’estime lui est acquise d’avance et lui répond de celle du public. Mais, en général, ces sortes de préfaces ne nous apprennent presque rien de ce qui pourrait nous intéresser. Un Européen, qui aimerait à y trouver la vie intime de l’auteur, les principes qui ont présidé à la composition de son livre, et les sources où il a puisé, n’y voit souvent qu’un panégyrique ampoulé, plein de métaphores ambitieuses, d’allusions obscures, et de figures de langage qui ressemblent aussi peu au style ordinaire des livres que la nuit ressemble au jour. Le morceau qu’on va lire offre un spécimen bien caractérisé de ces éloges pompeux et vides, et présente, par conséquent, les plus grandes

  1. On a vu par la Notice bibliographique, que cette préface a pour auteur Tchang-choue.
  2. Les personnes étrangères à l’étude du chinois ne considéreront sans doute, la traduction de cette préface et son commentaire, que comme un objet de curiosité philologique ; mais le traducteur espère que tous les sinologues, frappés de la situation que lui avait faite une critique inqualifiable, sauront en apprécier la valeur et la portée.