Page:Xuanzang, Julien - Mémoires sur les contrées occidentales, tome 1.djvu/43

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l’autre marcha dans la droite voie et rassembla des astres (24) lumineux (25). (On eût dit) des poissons qui se réunissent en foule au sein des eaux (26), ou des oiseaux portés ensemble par un vent favorable (27). La beauté des services qu’ils rendirent au siècle, se concentra (28) et forma un illustre descendant. Grâce à ce bonheur (29), le Maître de la loi vint au monde, il était doué de douceur et de vertu. (Ces qualités avaient) de profondes racines ; leurs premiers germes se développèrent rapidement. La source de sa sagesse était profonde, et elle s’étendit d’une manière merveilleuse. Dans l’année où s’ouvre l’impair (30), c’était une vapeur rouge qui monte (31) et une lune qui s’élève, À l’âge où l’on amasse du sable (32), il avait l’odeur du cannellier et le parfum de l’Epidendram (33). Arrivé à l’âge adulte, il approfondit les Fen (34) et les Sou (35), Les neuf îles (36) retentirent de sa renommée, et les cinq palais (37) rappelèrent tous ensemble.

Comme il avait, de bonne heure, distingué le vrai du faux, et fait briller en lui la bonté et l’intelligence, il vit clairement la vraie nasse (38) et s’y arrêta longtemps ; il considéra les bornes de la vie, et se calma (39) pour toujours. Le ruban de soie rouge (40) et les cordons violets (41) sont un brillant filet (42) qui nous retient dans le siècle ; mais le char précieux et l’oreiller rouge (43) sont le gué et la route pour échapper au monde. C’est pourquoi il repoussa loin de lui la poussière et la lie (44), et parla de se réfugier dans le calme de la retraite. Son noble frère aîné, le Maître de la loi, Tch’ang-tsi, était la poutre et le tronc de la porte de Chi (45). Il posséda (la vertu du) dragon et de l’éléphant (46) dans son propre siècle, et s’élança comme la grue et le cormoran (47) au-dessus de son époque. La cour et les champs vantèrent sa brillante renommée ; au dedans comme au dehors, on exalta l’éclat de sa réputation. Comme il était plein de bienveillance et d’affection, il chérit ses frères et fit régner la bonne harmonie dans les relations du ciel (48).