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INTRODUCTION AU SI-YU-KI.

et s’est établie avec éclat. Elle règne d’une manière brillante, à l’égal[1] des trois augustes souverains. Les influences mystérieuses (de sa vertu) se répandent rapidement ; ses instructions salutaires[2] retentissent dans les pays éloignés ; elle ressemble au Ciel et à la Terre qui couvrent et soutiennent (les hommes) ; elle est pareille au vent qui agite et à la pluie qui humecte. Les barbares de l’orient lui apportent leur tribut, et ceux de l’ouest sont rangés sous ses lois. En fondant sa puissance, et en transmettant l’empire, elle a apaisé les troubles et a ramené la paix[3]. Par là, elle l’emporte certainement sur les anciens rois ; elle résume en elle-même les générations précédentes. Les peuples qui parlent la même langue sont réunis sous le même sceptre. Si les effets merveilleux de cette administration sublime n’étaient point consignés dans l’histoire, comment pourrait-on célébrer dignement les grandes vues (de l’empereur) ? Si on ne les publiait pas avec éclat, comment pourrait-on mettre en lumière un règne aussi florissant ?

Hiouen-thsang, partout où il a porté ses pas, a décrit la nature des différents climats. Quoiqu’il n’ait pas (toujours) examiné les pays et distingué les mœurs, il mérite une entière confiance. Notre empereur l’emporte sur les cinq (rois) et efface les trois (augustes souverains) ; toutes les créatures vivantes

    quatre points cardinaux, le zénith et le nadir. L’auteur veut dire que l’empereur a réuni sous son sceptre unique toutes les parties de l’univers.

  1. Littéralement : quatretrois augustes, c’est à dire, il fait le quatrième après les trois augustes souverains de l’antiquité.
  2. Littéralement : les vents d’heureux augure ventilent au loin.
  3. Allusion aux troubles des dernières années des Souï, auxquels succédèrent les Thang. Voyez le premier volume, pages 3-4.