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INTRODUCTION AU SI-YU-KI.

ces montagnes, possèdent huit vertus. En dehors des sept montagnes d’or se trouve une mer salée. En résumé, on compte, au milieu des mers, quatre îles habitables : à l’est, l’île de Pi-t’i-ho (Vidêha ou Poûrvavidêha) ; au midi, l’île de Tchen-pou (Djamboudvîpa) ; à l’ouest, l’île de K’iu-t’o-ni (Gôdhanya) ; au nord, l’île de Keou-lou (Outtarakourou).

Dans l’origine, un roi à la roue d’or avait étendu l’influence (de ses lois) sur les quatre continents. Après lui, un roi à la roue d’argent régna sur les trois continents de l’est, du sud et de l’ouest ; puis, un roi à la roue de cuivre gouverna les deux continents de l’est et du midi ; enfin, un roi à la roue de fer ne posséda que le continent du sud, savoir, le Djamboudvîpa[1].

Lorsqu’un de ces rois Tchakravartins devait monter sur le trône, une grande roue précieuse, dont la matière était en rapport avec les effets de sa vertu, se balançait dans les airs et descendait vers lui. La différence de l’or, de l’argent, du cuivre et du fer, était due à l’influence diverse de leur mérite. L’étendue de leurs domaines offrait une différence analogue, et allait en décroissant de quatre à trois, à deux et à un[2]. Chaque roi tirait son surnom du premier présage qui lui était apparu[3].

  1. Le texte chinois qui répond à cet alinéa étant en contradiction avec le passage que j’explique dans la note 2, j’ai dû, pour rétablir la concordance, suivre le Dictionnaire Ching-kiao-fa-sou, liv. IV, fol. 24.
  2. Il y a, en chinois : domaines, certes — de 4, 3, 2, 1, la différence. J’ai été obligé de développer la pensée de l’auteur, qui manquait de clarté. Il veut dire que, suivant le degré de leur vertu, ces rois possédèrent, le premier, quatre des continents précités ; le deuxième, trois ; le troisième, deux ; le quatrième, un seul.
  3. C’est-à-dire, de la nature de la roue qui était descendue du ciel et qui avait été le premier présage de son règne.