Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/11

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— Oui, très soudainement. Pauvre vieillard !

Et s’avançant vers la porte, il l’ouvrit et appela :

— Maman, venez donc un instant, s’il vous plaît !

Une grande et belle dame répondit à cet appel, et derrière elle se glissa en hésitant, comme si elle n’était pas sûre d’être la bienvenue, une petite fille de onze ans, au nez retroussé, et dont la figure intelligente dénonçait la curiosité. Elle s’approcha d’Amable, qui, tout en hochant la tête et menaçant du doigt la petite fille, lui sourit et lui prit la main en écoutant les nouvelles.

— Entendez-vous, maman ? Voilà une nouvelle bien frappante ! M. Morville est mort subitement !

— Vraiment ! Le pauvre homme ! Je crois qu’il n’y eut jamais de repentir plus douloureux que le sien. Qui vous a écrit ?

— Son petit-fils. Pauvre garçon ! Je puis à peine déchiffrer sa lettre.

Et, tenant le papier assez loin de ses yeux pour que chacun pût voir quelques lignes d’une écriture irrégulière, portant la marque d’une grande agitation, il lut tout haut :

« Mon cher monsieur Edmonstone, mon bien-aimé grand-père est mort ce matin à six heures. Il eut une attaque d’apoplexie hier, à six heures du soir, et il n’a pas parlé depuis, quoiqu’il eût paru me connaître quelque temps encore. Nous espérons qu’il n’a pas beaucoup souffert. Markham est chargé de tous les arrangements. Nous désirons que les funérailles aient