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vant l’air fatigué, proposa d’aller joindre le reste de la famille sur la pelouse. Pendant qu’elle allait chercher son chapeau et Walter un pliant, Philippe lut les paroles du duo laissé sur le piano.

C’étaient, suivant l’usage, des paroles d’amour ; mais il attacha au sens plus d’importance qu’il ne l’aurait fait en toute autre occasion. Laura, en rentrant, lui dit qu’elle les avait traduites elle-même en anglais, et que Walter les avait mises en vers.

Ils trouvèrent le reste de la famille dans le nouveau berceau, et la conversation tomba sur le bal. Philippe apprit à Amy qu’il y en aurait bientôt un autre chez le colonel Deane.

— Quel plaisir ! s’écria Walter. Maurice de Courcy doit être bien content !

— Il est allé à Allonby prier ses parents de différer leur départ pour Brighton.

— Ils ne le voudront pas, dit Laura ; le dernier bal a tant fatigué lady Kilcoran, qu’elle a grand besoin de l’air de la mer. Oh ! maman, il faut qu’Eva vienne passer quelques jours ici ; elle regretterait tant ce bal !

Madame Edmonstone consentit à cet arrangement, ce qui ne plut pas beaucoup à Philippe. Il aurait bien voulu trouver un moment pour parler à Laura ; mais il n’y eut pas moyen, et, après le dîner, il s’en retourna à Broadstone, remportant peu de consolation de sa visite. Jamais ses devoirs ne lui avaient paru plus difficiles à remplir que dans la quinzaine qui suivit. Pas un moment pour aller à Hollywell, et il vivait dans une inquiétude continuelle que le sort de Laura