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duit une fois à une exposition d’horticulture, où leur société avait eu mille peines à se retrouver, et à la suite de laquelle Charles avait été malade de fatigue. Mais Walter faisait observer que les messieurs ne manqueraient pas cette fois. Il y aurait Philippe et Maurice de Courcy ; lui-même se chargeait de ramener Charles dès qu’il serait fatigué. Madame Edmonstone eut un peu de peine à le laisser mettre son plan à exécution, mais enfin elle y consentit. Elle n’eut pas à s’en repentir, car tout alla parfaitement. Walter conduisit Charles, dans le petit phaéton, tout près de la tente dressée pour les officiers et les invités. Là, grâce à l’appui de son jeune ami, il put marcher jusqu’à la table et assister à la collation. Quel plaisir lui causèrent la surprise et les félicitations de ses amis ! Le bon docteur Mayerne vint lui serrer la main ; Philippe ne put s’empêcher de blâmer un peu son imprudence. Enfin, après avoir tout vu, tout entendu, il fut ramené à la maison, toujours dans la petite voiture basse, et, quoiqu’il fût très fatigué, il ne s’en plaignit pas.

Le bal devait avoir lieu le soir même de la revue, et, après le dîner, les dames allèrent faire leur toilette. Il était tard quand elles furent prêtes, et la voiture attendait depuis longtemps ; elles arrivèrent l’une après l’autre au salon, et, à leur grande surprise, elles y trouvèrent Walter en habits ordinaires. Il leur déclara qu’il n’irait pas au bal ce soir, et resterait à la maison pour faire une lecture à Charles, jusqu’à ce qu’il s’endormît. Madame Edmonstone ne voulait pas