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Amy qui avait quelque chose de méditatif, quand elle était silencieuse. Mais Mary se dit ce jour-là que Laura était devenue décidément une femme et qu’elle avait perdu l’insouciance du premier âge.

Mary fit part de ses plans pour la fête : le service à l’église à quatre heures, suivi d’un thé offert aux enfants dans la prairie et dans le jardin aux autres invités ; ensuite des divertissements, auxquels prendraient part tous ceux qui en auraient envie. Chacun aime ces sortes de fêtes, où règne la plus entière liberté, et où les riches des environs ont le plaisir de se rencontrer et de penser qu’il ne sont pas venus chercher uniquement un passe-temps frivole.

Madame Edmonstone promit de s’y rendre avec sa famille, et lady Eveline de se bien porter et d’enseigner aux enfants une foule de nouveaux jeux.

Ensuite Mary consulta Walter au sujet du chant. Amy les conduisit l’un et l’autre au piano : mais, comme Mary était trop peu musicienne pour comprendre leurs explications, ils promirent de se rendre à East-Hill, pour s’entendre avec le maître d’école. Puis toute la famille accompagna miss Ross jusqu’à une barrière où l’on se sépara.

La situation de Philippe et de Laura n’était pas changée. Son régiment n’avait jamais été très éloigné de Hollywell, et Philippe y venait plus souvent, depuis que Laura apprenait à le voir avec plus de calme. Il n’était, pour ainsi dire, jamais seul avec elle ; mais son influence sur cette jeune personne n’en était pas pour cela diminuée. Un regard, un geste, qu’elle