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doucement, avec des intervalles de silence, sans penser que l’heure du départ approchait. La voix de Charlotte le leur rappela.

— Où êtes-vous donc Walter ? votre cheval est prêt depuis longtemps, vous serez en retard.

Il fallut bien se séparer, se dire adieu, se serrer encore une fois la main, et Walter descendit. Madame Edmonstone l’accompagna.

— Mon mari vous écrira demain, dit-elle.

Il monta à cheval, et, en s’éloignant de la maison, il se retourna encore une fois : Amy le salua de sa fenêtre entourée de roses grimpantes. Elle le suivit longtemps des yeux comme il s’éloignait au galop, avec Trim courant après lui ; puis, quand il fut hors de la portée de sa vue, elle s’agenouilla auprès de son petit lit, et pria Dieu de lui donner assez de reconnaissance et de la rendre digne de Walter.

Chacun dans la maison, excepté Charlotte, se doutait qu’il venait de se passer quelque chose d’extraordinaire. Eveline sentait sa curiosité fort éveillée ; mais, sachant qu’il était convenable qu’on ne lui parlât de rien avant que toute la famille fût instruite, elle proposa complaisamment à Charlotte une promenade dans le jardin, pour délivrer d’elle et de la petite fille les personnes intéressées.

Charles et Laura gagnèrent peu de chose à cette manœuvre, car leur mère s’était rendue auprès d’Amy.

Charles, couché sur le sofa, se frottait la main droite et demandait à Laura comment se portait la sienne.