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Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/207

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volcan que de vivre avec lui. Je l’ai vu deux ou trois fois se redresser, mordre ses lèvres, et répondre avec une sécheresse qui montrait combien est mince la croûte solide qui recouvre la lave brûlante. Mais il est extrêmement poli et attentif, et parle de ce qu’il vous doit de la manière la plus convenable. J’espère que sa grande fortune ne le gâtera pas ; je crois que notre bonne tante de Hollywell a contribué pour beaucoup à lui donner une bonne opinion de lui-même. Nous serons avec lui aussi polis que possible, et nous lui procurerons l’avantage de voir chez nous une société éclairée. On lui fait parvenir ses lettres ici, parce que la ferme de South-Moor n’est pas dans le rayon connu de la poste. Il me semble qu’il a une correspondance très active avec Hollywell, et la lettre d’un tuteur fut rarement lue avec une émotion aussi visible que celle qu’il éprouva en ouvrant la dernière de mon oncle. Il m’a dit qu’il a été voir Stylehurst. Je suis fâchée pour lui que le colonel Harewood soit chez lui ; ses fils ne sont pas une société bien désirable, et cependant je ne pourrais pas facilement en offrir une plus attrayante que celle de Tom et d’Edward Harewood à un jeune homme. Ils viendront à Saint-Mildred pour les courses de chevaux. On dit que Tom a fait de nouvelles sottises à Cambridge.

« Votre sœur affectionnée,
« Marguerite Henley. »