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enfin mis dans l’embarras. Vous voyez qu’il n’ose vous dire que vous pourriez approuver l’usage qu’il compte faire de cet argent.

— C’est vrai, il n’en a pas l’audace.

— Ceci est pire que je ne m’y attendais ; je l’aurais bien cru étourdi et imprudent, mais non pas trompeur, au point de chercher à gagner le cœur d’Amy, au moment où sa conduite était si condamnable.

— Ah ! s’écria M. Edmonstone complètement hors de lui, voilà ce qui est monstrueux ! M. Walter vous avez cru que vous aviez affaire à un vieux tuteur, qui serait assez bête pour donner sa fille à un mauvais sujet ! Mais vous verrez quel cas je fais de votre rang, de votre fortune, de votre Redclyffe ! Je vais lui écrire comme il le mérite !

— Soyez prudent, dit Philippe. Souvenez-vous de sa violence naturelle !

— Prudent ! quand il a traité ma fille de la sorte !

— S’il avait quelques explications à donner.

— Des explications ! après les preuves que madame Henley a données ! Non ! je vais lui écrire sur-le-champ, et lui dire que je sais tout. Aidez-moi seulement, car je ne sais ce que je fais !

Philippe était bien aise d’assister à la rédaction de la lettre, et de seconder son oncle dans ce travail, pour qu’il ne trahît pas imprudemment sa sœur. Après avoir commencé et déchiré plusieurs lettres, M. Edmonstone écrivit enfin ce qui suit, sous la direction de son neveu :