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vice abominable, et, en ma qualité de tuteur, je ferai tout ce qui dépendra de moi pour vous aider à vous relever. Mais, en revanche, j’exige une entière confiance de votre part et surtout que vous me disiez exactement pourquoi vous avez besoin d’une somme si considérable. Rappelez-vous, vous dis-je, qu’une parfaite franchise pourra seule vous tirer de ces difficultés, et vous faire regagner, en partie, la bonne opinion que j’avais de vous. »

Jusqu’ici la lettre avait avancé lentement, car Philippe la composait avec soin ; et, pendant qu’il réfléchissait mûrement, M. Edmonstone écrivait quelque phrase peu mesurée qui obligeait de tout recommencer. Enfin l’horloge sonna cinq heures et Philippe tressaillit ; s’il n’était pas à l’embarcadère dans cinq minutes il manquerait le train. Il promit de venir à Hollywell dès qu’on aurait une réponse, et, satisfait de voir deux pages remplies, il déclara que la lettre n’avait plus besoin que d’être signée, pliée et expédiée.

Cependant M. Edmonstone avait encore une page à son service, et ce fut avec un sentiment de liberté qu’il ajouta :

« Je désire de tout mon cœur que vous puissiez vous disculper. Quand vingt personnes seraient venues me l’assurer avec serment, je ne vous aurais pas cru capable de reconnaître comme vous l’avez fait la manière dont nous vous avons traité à Hollywell, ni de prétendre à la main de ma fille avec un tel poids sur la conscience. Non, je ne l’aurais pas cru sans les preuves que Philippe m’a apportées, et qui l’affligeaient