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craignît, excepté son frère, elle ne l’aimait pas.

Un soir, Walter, après avoir dîné chez le docteur Henley, s’en retournait, heureux d’échapper à madame Henley et à ses amis, et se réjouissant d’avoir à faire une marche de cinq milles au clair de lune. Il avait à peine traversé deux ou trois rues, qu’une figure noire se dressa devant lui à peu de distance, et qu’une voix, qu’il fut bien surpris d’entendre en ce lieu, l’apostropha en ces termes :

— Monsieur Walter ! c’est bien vous ! Personne ne pourrait imiter votre manière de siffler.

— Mon oncle ! s’écria Walter : je ne savais pas que vous fussiez ici.

M. Dixon sourit, dit quelques mots sur cette rencontre fortunée, et se mit à lui faire une longue histoire d’un concert, si bien mêlée avec sa femme et son enfant, que Walter, supposant qu’il avait bu, ne chercha qu’à se débarrasser de lui, et lui demanda où il logeait, disant qu’il irait le voir le lendemain matin. Mais il reconnut bientôt que Dixon était moins agité par un excès détestable que par l’embarras qu’il éprouvait à faire une demande à son neveu. Dixon continuait à le suivre, en parlant des gens riches qui savent être généreux, puis de la fortune de Walter, qu’il paraissait considérer comme un fonds inépuisable.

— Si vous avez quelque chose à me demander, dit enfin Walter, faites-le clairement et simplement.

M. Dixon l’accabla de remercîments ; Walter l’interrompit encore en disant :