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preuves de graves conclusions, pour le plaisir de pousser M. Edmonstone aux voies de rigueur.

Quand la porte de la salle à manger fut fermée, Philippe et son oncle recommencèrent à débattre la question qui les occupait. M. Edmonstone, touché par la douleur muette d’Amable, aurait voulu revenir en arrière, se montrer moins rigoureux. Mais Philippe, voulant sauver sa cousine, produisit des fragments de la dernière lettre de sa sœur. Madame Henley lui avait écrit pour le supplier de ne pas accepter le duel qu’elle croyait Walter sur le point de lui proposer.

— Quoi ! vous ne vous seriez sans doute pas battu avec lui ! s’écria M. Edmonstone. Songez à la pauvre Amy.

— Mes principes ne me l’auraient pas permis, reprit Philippe. Non, j’ai rassuré ma sœur, en lui disant que quelque démarche que fît le jeune homme, je ne voulais pas avoir sa mort sur la conscience.

— Vous a-t-il écrit ?

— Non, je suppose qu’une nuit de réflexion l’aura calmé. Mais pourquoi était-il si particulièrement fâché contre moi ? ajouta Philippe en regardant fixement son oncle.

Puis il en vint au récit de la colère de Walter. Quelque violente qu’elle eût été, elle ne perdait rien à passer par la plume de madame Henley. Elle répétait les expressions échappées à ce jeune homme, sans dire qu’elle les avait écoutées de derrière la porte, en sorte qu’il semblait que Walter avait parlé