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petite. Elle n’avait jamais été dans une église, et, si elle connaissait quelques histoires de la Bible, c’était seulement pour les avoir entendues à l’école. Il y avait bien chez elle une Bible sur une petite table, et sur cette Bible un oiseau fait de coquillages. Sa maman avait ouvert ce gros livre, lorsque Félix était mort, mais depuis lors on n’avait jamais ôté de sa place l’oiseau de coquillages, et l’enfant ne l’avait pas regretté, puisque le livre ne lui rappelait que la mort de son frère et les larmes de sa mère.

Walter eut le temps de réfléchir en descendant la colline, car l’enfant était trop lasse pour causer ; il la remit bientôt à sa mère, et alla rejoindre M. Wellwood au lieu convenu.

— Wellwood, lui dit-il après un long silence, croyez-vous que vos cousines consentiraient à me rendre un grand service ? Vous avez vu cette enfant ? Si ses parents y consentent, ce serait un acte de charité que de la placer à l’école des demoiselles Wellwood.

— Quelle espèce d’éducation voudriez-vous qu’elle reçût ?

— Une éducation chrétienne avant tout ; c’est ce dont la pauvre enfant a le plus grand besoin. Du reste mesdemoiselles Wellwood feraient ce qu’elles jugeraient convenable. Cette petite fille est ma cousine : je ne sais si vous savez l’histoire de mes parents ?

Et il la conta en peu de mots. Enfin il fut décidé que l’on ferait cette proposition à madame Dixon, si mesdemoiselles Wellwood y consentaient.