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Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/30

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Puis, comme Charles et le nouveau venu échangeaient une poignée de mains, il continua :

— Ce sera un bonheur pour vous, comme je le lui disais, d’avoir un compagnon toujours tout prêt. N’est-ce pas ?

— Je ne suis pas assez déraisonnable pour attendre de qui que ce soit d’être toujours prêt à me tenir compagnie, répondit en souriant Charles, à qui la physionomie ouverte et l’expression compatissante de Walter arrachèrent un sourire.

Comme il parlait, on entendit gratter à la porte, et Walter n’eut que le temps de s’écrier : Trim ! Trim ! Que je suis fâché ! et l’on vit paraître un magnifique épagneul au brillant manteau noir et blanc, aux oreilles soyeuses, à la queue touffue. On remarquait deux taches fauves au-dessus de ses yeux intelligents, et ses jambes frangées de poils ondulés. Il s’arrêta en branlant la queue à la vue de son maître ; mais, s’apercevant qu’il n’était pas le bienvenu, il prit une attitude suppliante et jeta des regards timides sur la société, tandis que Walter avait l’air fort ennuyé de sa présence.

— Oh ! le bel animal ! Viens donc ici, s’écria Charlotte.

Le chien continuait à regarder son maître en remuant la queue.

— Ah ! j’ai bien pensé que vous auriez à vous repentir de votre complaisance, dit le jeune homme à M. Edmonstone.

— Pas du tout, pas du tout ! Madame Edmonstone